Certains bureaux sardes eurent des marques de départ distinctes pour le port dû et pour le port payé, d’autres, surtout des petits bureaux, utilisèrent une seule marque, accompagnée d’une griffe P.P. séparées pour les ports payés. Du 1er janvier 1818 au 31 décembre 1838, les marques de départ port payé et la griffe P.P. séparée ont été utilisées pour la correspondance intérieure des Etats Sardes et pour celle avec l’étranger.
A partir du 1er janvier 1839, pour l’extérieure, une griffe P.D. (port payé à destination) fut créée, mais de nouveau, dans les petits bureaux cette griffe n’était pas toujours disponible.
C’est donc à la créativité des postiers pour traiter les plis ports payés pour l’étranger, si la marque P.D. n’était pas disponible. Nous avons déjà vu une exemple de Faverges (mention manuscrite P.D. sur une lettre de 1848 pour Londres), et voici un autre exemple où le postier de Duing (bureau de distribution mandamentale relevant d’Annecy; aujourd’hui « Duingt ») a frappé sa griffe P.P. séparée pour marquer le port payé sur une lettre de 1846 pour Paris. Mais à cette époque là, la France était l’étranger. Par conséquent, la griffe P.P. séparée ne fut plus valide, et le bureau d’Annecy ajouta sa griffe P.D. conformément au règlement.
Exemple : Lettre simple port payé du 14 novembre 1846 pour Paris France (mention manuscrite en bas à droite) marquée par la marque cursive de Duing et la marque « P.P. » séparée en noir. Arrivée à Annecy après le départ (« dopo la partenza »), la marque M6 d’Annecy fut ajoutée ainsi que la marque « P.D. » en rouge. Le port se monta à « 20 » soldi. Comme assez souvent, on trouve le calcul du port au verso de la lettre (en bas) : 4 soldi port sarde, tarif du 30 avril 1844, et 16 soldi port français, tarif du 1er janvier 1828 ; taxe conforme à la convention franco-sarde du 1er janvier 1839.
La lettre voyagea par Pont-de-Beauvoisin et arriva à Paris le 18 (timbre français d’entrée « Sard. / 3 Pont-de-B. 3 », Noël n° 1086 en rouge, connue depuis 1839, frappé à Paris).