En 1859, l’Administration des Postes attire l’attention des directeurs sur des lettres qui ont été normalement distribuées à leur adresse, dont l’adresse a été ensuite barrée et qui ont été à nouveau jetées à la boîte avec une nouvelle adresse.
Citons le circulaire n° 147 de novembre 1859 (BM n° 51) :
« Il arrive parfois que des lettres, après avoir été sorties du service des Postes, sont rejetées à la boîte, portant les timbres dont elles étaient revêtues au moment de leur distribution. …
Les agents ont compris eux-mêmes combien il était important que les lettres qui se trouvent dans les conditions indiquées ne pussent être confondues avec les lettres réexpédiées. Dans ce but, l’usage s’est établi dans la plupart des bureaux de poste de biffer d’un double trait de plume en forme de croix chacun des timbres, y compris le timbre oblitérant, dont sont revêtues lesdites lettres, et d’inscrire sur la suscription les mots : trouvé à la boîte.
Il convient aujourd’hui de transformer en règle cet usage. A cet effet, les alinéas suivants seront ajoutés à l’article 405 de l’Instruction générale :
« Toute lettre trouvée à la boîte, déjà frappée d’un timbre à date et d’une taxe ou revêtue d’un timbre-poste oblitéré, est traitée ainsi qu’il suit :
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- Les timbres et la taxe, ou le timbre-poste, sont biffés en croix et remplacés par le timbre à date du bureau ;
- L’annotation trouvé à la boîte avec désignation de cette boîte est inscrite sur la suscription ;
- Il est donné cours à la lettre comme si elle était née au bureau. »
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Les marcophilistes appellent ces lettres « les fausses réexpéditions« .
Exemple (en haut) : Lettre (1° échelon) de Lyon les Terreaux pour Rumilly affranchie de l’émission Sage (YT n° 101A – type II D, 15c, tarif du 1er mai 1878). Le destinateur avait évidemment déjà quitté l’Hôtel de la Poste à Rumilly, la lettre fut rejetée dans la boîte de la gare de Rumilly avec la mention manuscrite « Annecy » et traitée conformément au circulaire 147 de novembre 1859 par le convoyeur Aix-les-Bains à Annecy. L’affranchissement fut biffé en croix et le convoyeur a appliqué son timbre à date et donné cours. En plus il a annoté : « Trouvée dans la boîte mobile de la gare de Rumilly ». Ensuite, la lettre fut taxée à Annecy (timbre-taxe YT n° 18, 30c, tarif de taxation du 16 avril 1892, oblitéré par le timbre A2 I – HTE SAVOIE, le 24 novembre 1892) et puis réexpédiée à Aix-les-Bains.